La ligue d'Augsbourg s'oppose aux prétentions du roi de France. Comines est le lieu de passage de soldats et la commune est, comme bien d'autres, soumise à réquisitions pour les besoins de l'armée. Parmi ces troupes se trouve le régiment de Greder allemand qui prend à Comines ses quartiers d'hivers en février 1693. Il sera à Lille en septembre. Les relations avec la population ne sont pas toujours simples à gérer. Il existe pourtant des lois qui les régissent et qui doivent être rappelées.
Blessure par un soldat
A.C.Comines FF82 acte 40 - DSCF0476 - 26/03/1692
Jacques DELESPINOY plaintissant pour son fils contre les cavaliers de la compagnie de Monchatton du régiment de monsieur le marquis DE PUIGUION (DE PUY GUYON), se désiste de sa plainte, déclarant que les officiers de ladite compagnie ont mis entre ses mains et celle de son fils de quoi satisfaire leurs intérêts en ce qu'ils pouvaient prétendre à cause de la blessure et mauvais traitement par lui reçus.
Récupération de cheval réquisitionné
A.C.Comines FF82 acte 62 - DSCF0533 - ../../1694
Attestation par les échevins que le marquis DE VILLARS a levé de Michel ...WINS de Comines, un cheval de poil blanc âgé de 6 à 7 ans qui est à présent au camp de Courtrai sous l'un de ses officiers et que ledit cheval a été aujourd'hui chez le maître de poste à ...ergne. Prient tous officiers et justiciers de vouloir prêter la main au porteur de la présente affin de lui faire remettre es mains ledit cheval.
Réquisition de chariots
A.C.Comines FF82 acte 87 - DSCF0584 - ../../1693
Jean Baptiste MILLEVILLE fils de feu Josse, âgé de 25 ans environ, Jean REMAUX fils d'Antoine, chartons à Comines Nord affirment avoir été chartons au dernier convoi de Charleroi en septembre 1693. Le premier conduisant un cheval de sa mère et le second ceux de son père, marchant en compagnie des deux chevaux de Michel VANDELANNOOTE, l'un blanc, l'autre brunbay. Le deuxième jour de marche en entrant dans la ville de Tournai, la blanche cavaille dudit Michel est devenue toute matte, ne sachant plus marcher. Ce que voyant, le premier comparant a conseillé au charton dudit Michel de ne pas continuer la marche et de renvoyer sa cavaille. Et comme il ne pouvait pas le faire sans un congé des conducteurs députés d'Ypres, il se sont adressés au pensionnaire qui a répondu qu'on devait faire au mieux pour continuer la marche. Le premier comparant a répondu qu'il mettrait ses chevaux qui étaient au-devant, au-derrière du timon du chariot ce que le charton n'a pas voulu parce que le chariot était celui dudit Michel son maître. Suivant quoi on a continué à marcher le lendemain vers Condé et le lendemain encore vers Mons, ladite cavaille toujours lasse et recréant après avoir déchargé la farine, ils ont chargé au même temps des pelles et sont partis le jour suivant pour Charleroi. Arrivés à deux lieues de Charleroi après avoir séjourné une nuit en chemin, la même cavaille est tombée par terre sans pouvoir plus être attelée et, par force de bras tant de chartons que de soldats, a été relevée et conduite doucement par la bride hors de service jusqu'à Charleroi, de là à Namur et à nouveau Charleroi où ils ont séjourné trois jours. Croyant ledit charton que la cavaille était refaite parmi le repos de ces trois jours, il l'a à nouveau attelée au chariot et, au bout de deux heures, est tombée morte par terre sur la place.
Arnaque aux militaires - Prêt
A.C.Comines FF82 acte 66 - DSCF0539 - 09/02/1693
Par plainte du Sr DE SPINTELAIR capitaine commandant le régiment de Greder allemand en quartier d'hiver en cette ville qu'Etienne DE CARPENTIER, cantinier de la bière pour le débit dudit régiment, a acheté ou engagé une chemise d'un soldat du même régiment directement contre les ordonnances du roi. Lors de l'ajournement ledit CARPENTIER il a confessé avoir donné ou avancé audit soldat 9 patards pour l'assister à acheter du pain dont il disait avoir besoin et que, pour assurance, il a jeté en gage ladite chemise malgré ledit CARPENTIER. Il est rappelé qu'il est défendu d'acheter ou engager aucune chose d'aucun soldat. Ledit CARPENTIER est condamné à trois jours de prison et à 6 florins d'amende au profit des pauvres.
Arnaque aux militaires - Pain
A.C.Comines FF82 acte 74 - DSCF0552 - 08/05/1693
A la remontrance de Monsieur SPINTELAIR commandant le régiment de Grenet (sic) en quartier d'hiver à Comines à propos du boulanger fournissant le pain audit régiment ne le fait pas au poids ordonné par le par le roi et requiert aux échevins de peser le pain par les agars jurés de Comines. Ledit boulanger, nommé Claude PAMPELUNNE, dont ont a pesé 12 pains qu'il a livré audit régiment dont 6 pesaient 6 onces chacun moins que 3 livres, trois autres 4 onces moins et les autres entre 2 et 3 onces. Interrogeant les agars jurés si cette courtresse pouvait procéder par l'allégation que faisait ledit boulanger que ledit pain était trop cuit, ils ont assuré qu'il était plutôt trop brûlé que trop cuit.